Selon une société du Puy-de-Dôme experte en mobilité des entreprises, « le verdissement de sa flotte doit être réfléchi »
Quelles sont les obligations à venir pour les véhicules des entreprises ? Comment peuvent-elles agir en termes de responsabilité sociétale à travers leur flotte ? Autant de questions qui peuvent torturer l’esprit des entrepreneurs et responsables de parc de véhicules.
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« Aujourd’hui, tout le monde est un peu perdu dans cette phase de transition énergétique. Hybride, électrique, hydrogène… De plus, entre les capacités financières, la volonté de faire un geste pour l’environnement et la loi, il n’est pas forcément évident de prendre des décisions », souligne Frédéric Fouquet, fondateur de DT Fleet Solutions.
Du côté du législateur, la loi d’orientation des mobilités (LOM) oblige les entreprises qui gèrent un parc de plus de 100 véhicules automobiles. Celles-ci doivent renouveler 20 % de leur flotte avec des véhicules à faibles émissions d’ici 2024, puis 40 % en 2027, et 70 % en 2030. L’objectif étant d’atteindre la neutralité carbone des transports du quotidien des entreprises en 2050.
Il y a aussi l’instauration des zones à faibles émissions (ZFE), restreignant la circulation des véhicules les plus polluants.
Si à Clermont-Ferrand, seuls les utilitaires immatriculés avant le 30 septembre 1997 (véhicules légers) ou avant le 30 septembre 2001 (poids lourds), sont interdits à ce jour de circulation et de stationnement dans ce périmètre (le grand centre de la ville), les collaborateurs des entreprises sont amenés à effectuer des déplacements partout en France dont dans des villes comme Lyon, Paris ou encore Montpellier qui, elles, ont instauré des ZFE plus contraignantes.
Comment faire pour répondre à ces enjeux ?
« La première des choses est de réaliser un audit de votre parc et de votre mobilité pour aboutir à un verdissement réfléchi. Cela ne signifie pas qu’il faille passer totalement à l’électrique du jour au lendemain. D’autant qu’aujourd’hui, le maillage du territoire concernant les bornes de recharge n’est pas encore optimal. Quand nous analysons toutes les données de déplacement effectué par l’ensemble des collaborateurs d’une structure, nous tenons en compte plusieurs indicateurs dont la présence de bornes de recharge. Si un ou plusieurs collaborateurs se déplacent régulièrement et qu’il n’y a pas de borne de recharge sur certains des longs trajets effectués, alors il sera préférable pour l’instant de rester en thermique ou de proposer un véhicule hybride. Enfin, si nous nous apercevons que certains déplacements peuvent se réaliser en transport en commun, nous le signifions également. Le plan de mobilité d’une entreprise est multimodal », insiste Frédéric Fouquet. Et d’ajouter :
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Ce type d’audit permet au final d’évaluer exactement le nombre de véhicules nécessaires et parfois d’en supprimer, ce qui peut représenter une base d’investissement pour l’acquisition de véhicules électriques.
Sans oublier également qu’en 2022, selon l’Ademe, le taux moyen d’émissions de CO2 en France était de 103 g/km. Ainsi, si on enlève de la circulation un véhicule thermique qui roule 15.000 km par an, ce sont 1.545 tonnes de CO2 qui sont éliminés dans l’air.
Penser à l’écoconduite
Une autre solution qui favorise la réduction de son empreinte carbone simplement, c’est l’écoconduite. Une prestation que propose DT Fleet Solution via une formation auprès des collaborateurs des entreprises « car même si on roule en thermique, cela va avoir un impact en utilisant moins d’énergie. Il faut faire du véhicule un jeu pour se challenger sur l’autonomie et la consommation ».
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Enfin, si le verdissement de sa flotte avec de l’électrique peut nécessiter un effort financier, cette opération s’avérera rentable sur le long terme.
« D’une part parce que les mesures fiscales sont nettement plus avantageuses à l’achat de véhicules électriques que des modèles hybrides et thermiques, et d’autre part parce que le coût de l’électricité est plus faible que celui du carburant. Plus vous allez rouler en électrique et plus votre investissement va être amorti », conclut Frédéric Fouquet.
Stéphanie Merzet