Les ZFE en France : un tournant majeur à partir de 2025

Les Zones à Faibles Émissions (ZFE) se généralisent en France et marquent un tournant décisif dans la lutte contre la pollution atmosphérique.

Qu’est-ce qu’une ZFE ?

Une ZFE est un périmètre urbain où la circulation des véhicules les plus polluants est restreinte, voire interdite, afin d’améliorer la qualité de l’air et la santé des habitants. Les véhicules sont classés selon une vignette Crit’Air, qui indique leur niveau d’émissions polluantes.

Les enjeux des ZFE à partir de 2025

  • Généralisation du dispositif : La loi Climat et Résilience de 2021 a accéléré le déploiement des ZFE. Désormais, toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants doivent mettre en place une ZFE d’ici 2025.
  • Renforcement des restrictions : À partir de 2025, les restrictions de circulation vont s’intensifier. Les véhicules Crit’Air 3, souvent des diesels immatriculés entre 2006 et 2010, seront interdits dans de nombreuses ZFE.
  • Transition énergétique : Les ZFE incitent les particuliers et les professionnels à renouveler leur parc automobile en faveur de véhicules moins polluants ou de solutions de mobilité alternatives (vélos, transports en commun, etc.).

Les impacts des ZFE

  • Amélioration de la qualité de l’air : Les ZFE contribuent à réduire les émissions de particules fines et d’oxydes d’azote, responsables de nombreux problèmes de santé.
  • Lutte contre le changement climatique : En limitant la circulation des véhicules thermiques, les ZFE participent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
  • Transformation des mobilités : Les ZFE favorisent le développement de modes de transport plus durables et moins polluants.

Les défis à relever

  • Accompagnement des usagers : La mise en place des ZFE nécessite un accompagnement important des usagers, notamment pour les aider à financer l’achat d’un nouveau véhicule ou à trouver des alternatives de mobilité.
  • Cohérence territoriale : Il est essentiel de coordonner les différentes ZFE pour éviter les effets de report de pollution et garantir une efficacité maximale du dispositif.
  • Équité sociale : Les ZFE doivent être conçues de manière à ne pas pénaliser les populations les plus fragiles, qui disposent souvent de moins de moyens pour changer de véhicule.

Les expériences des autres pays en matière de ZFE : des enseignements pour la France

La France n’est pas le seul pays à avoir mis en place des Zones à Faibles Émissions (ZFE). De nombreux pays européens, notamment, ont expérimenté ces dispositifs depuis plusieurs années. Ces expériences offrent des enseignements précieux pour affiner la mise en œuvre des ZFE en France et en tirer le meilleur parti.

Des approches variées selon les pays

Les ZFE ne se ressemblent pas d’un pays à l’autre. On observe une grande diversité en termes :

  • Périmètre géographique : Certaines ZFE se limitent au centre-ville, d’autres couvrent des zones plus étendues.
  • Véhicules concernés : Les critères d’accès peuvent varier selon les pays et évoluer dans le temps.
  • Sanctions : Les amendes pour les véhicules non autorisés peuvent être plus ou moins élevées et les procédures de contrôle diffèrent.
  • Accompagnement des usagers : Les dispositifs d’aide financière et d’information des citoyens ne sont pas les mêmes partout.

Les clés du succès des ZFE à l’étranger

Plusieurs facteurs semblent favoriser l’acceptation et l’efficacité des ZFE :

  • Une concertation préalable avec les acteurs locaux : Impliquer les citoyens, les entreprises et les associations dès la conception du projet est essentiel pour favoriser l’adhésion.
  • Une communication claire et transparente : Les enjeux de la qualité de l’air doivent être expliqués de manière simple et accessible.
  • Un accompagnement financier adapté : Des aides pour l’achat de véhicules propres ou l’utilisation des transports en commun peuvent faciliter la transition.
  • Des infrastructures adaptées : Le développement des transports en commun, des pistes cyclables et des parkings relais est indispensable pour offrir des alternatives à la voiture individuelle.
  • Une évaluation régulière des impacts : Il est important de mesurer les effets des ZFE sur la qualité de l’air, la mobilité et l’économie locale pour ajuster le dispositif si nécessaire.

Les exemples de Londres et d’Amsterdam

  • Londres : La zone à ultra faibles émissions (ULEZ) de Londres est l’une des plus connues. Elle a permis de réduire significativement les émissions de polluants et a encouragé le renouvellement du parc automobile.
  • Amsterdam : La ville néerlandaise a mis en place une zone environnementale (milieuzone) très restrictive, interdisant l’accès aux véhicules les plus polluants dans une grande partie du centre-ville.

Les enseignements à tirer pour la France

Le rapport de Barbara Pompili, remis au gouvernement en 2023, souligne l’importance de s’inspirer des expériences étrangères pour améliorer l’acceptabilité des ZFE en France. Parmi les recommandations, on retrouve :

  • Une harmonisation du cadre réglementaire : Pour faciliter la compréhension des usagers et des entreprises.
  • Un renforcement des aides financières : Pour accompagner les ménages et les professionnels dans leur transition.
  • Une meilleure coordination entre les acteurs locaux : Pour assurer une mise en œuvre cohérente des ZFE.

En conclusion, les ZFE représentent un enjeu majeur pour la transition écologique et la santé publique en France. Si elles soulèvent des défis, elles offrent également de nombreuses opportunités pour construire des villes plus propres et plus durables.